Fergessen, c’est un duo plein de charme et d’inventivité qui distille une pop aux sonorités folk. Leur second album, « Far Est », bénéficie du crowdfunding made in Kiss Kiss Bank Bank.
L’aventure Kiss Kiss Bank Bank
Kiss Kiss Bank Bank est une plateforme en ligne où les nouveaux talents de la scène musicale sont financés par les internautes mélomanes. Les contributions sonnantes et trébuchantes des internautes permettent ainsi de produire (parfois de A à Z) le projet artistique de musiciens talentueux. Grâce à la contribution de tous, on assiste à l’émergence d’artistes originaux qui n’auraient pas pu se faire connaître autrement. Fergessen a su utiliser Kiss Kiss Bank Bank intelligemment.
Les deux musiciens se présentent ainsi face au public, tels qu’ils sont, avec leur humilité et leur humanité. Lorsqu’on se penche sur les textes, on voit qu’il y a un véritable travail d’orfèvre derrière chaque son, chaque mot. L’écriture et la musique sont l’expression de la même force créatrice, fougueuse et complémentaire. On entend tout de suite que ni David, ni Michaëla, les deux membres fondateurs du groupe, ne chantent pour ne rien dire. Cela dénote un respect indéniable vis-à-vis du public.
Fergessen subit une mitose
Fergessen sont également des récidivistes. En 2011, le public les découvre avec leur premier album intitulé « Les accords tacites ». Les bases de Fergessen étaient déjà là : deux voix, deux guitares qui créent de l’émotion à l’état brut. Un album, c’est une aventure humaine inoubliable. C’est ce que nous apprend le duo plein d’audace. Lorsqu’on écoute les ballades éthérées de ce duo parfait, on se dit que ces deux là sont nés pour chanter ensemble.
Sur le nouvel album, la dualité se multiplie. Les mélopées mélodieuses du séduisant David et de la charismatique Michaëla sont habillées par les accords profonds de la basse, tenue d’une main de maître par Pierre Bernard, et par la rythmique saccadée et énergique de Julien Rousset à la batterie. Stéphane Bonacci est aussi de la partie pour ajouter encore plus de puissance sonore « guitaristiquement » parlant. Trois guitares au lieu de deux, voilà qui pimente encore plus l’ensemble.
C’est encore une fois une belle épopée musicale que nous propose le duo Fergessen. Le plus touchant dans leur parcours musical, c’est leur attachement à leur public. Malgré leur maestria, le duo a su rester humble et s’entourer des bonnes personnes. C’est cela qui les rend accessibles et radicalement modernes. Leur approche du statut de musicien reste incroyablement artisanale et ce n’est pas pour nous déplaire.